Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Une année au Liban
30 janvier 2011

Des nouvelles...

Une petite image de ce à quoi ressemble ma vie libanaise en ce début d’année…

Tout commence avec le rendu des projets et les examens. L’appart est un peu crade, tout le monde à trop de boulot, ambiance stressante, chat tendu >>> je pars tous les matins bosser à la BU ou dans un café le week-end, quasiment tout le temps avec Hélène. Elle est ardéchoise, d’un village à 20Km du mien, mais il fallait que nous allions jusqu’à Beyrouth pour nous rencontrer ! Comme ça nous nous faisons nos pauses ensemble, salade et café sur une terrasse ensoleillée à midi et chocolat à la cafét l’après-midi. Et puis le soir, après tant de labeur, les pâtes ou pizzas de Pastaria sont les bienvenues ! C’est sympa finalement la période partiels.

Et puis, mi-janvier ça y est ! J’ai mon déblocage en Libanais. Après avoir écouté pendant 4 mois des trucs qui me paraissaient incompréhensibles j’ouvre enfin ma bouche et… Ca alors ! Je peux m’exprimer ! Je suis encore loin de bien comprendre les discussions, j’ai toujours besoin de traduction et je ne peux avoir des discussions que très basiques. Mais quand même c’est un pas ! Ca me motive beaucoup pour apprendre du nouveau vocabulaire et faire plus d’effort dans l’écoute.

 

Dans les nouvelles moins marrantes, la tension politique est devenue vraiment visible et palpable les 17 et 18 janvier. En démissionnant, le 12 janvier, les ministres de l’opposition (courant du 8 mars, dont fait partie le Hezbollah) ont fait tomber le gouvernement de Saad Hariri. Cet acte était notamment une protestation contre le Tribunal Spécial du Liban chargé de juger les responsables d’une série d’attentats, dont l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri (père de Saad Hariri). Plusieurs manifestations ont été organisées, par les partisans de Hariri notamment. A Beyrouth, les effectifs militaires ont été au moins triplés, ce qui est un tout petit peu stressant. Lundi soir, la tension était palpable. Nous avons entendu trois coups de feu ou explosions (je ne suis pas encore connaisseuse) depuis notre quartier. Mardi, en allant en partiel, j’ai croisé sur mon chemin dix camions transportant une dizaine de militaires chacun, armés de mitraillettes. Les camions de CRS envoyés pour contenir les manifestations en France m’ont tout à coup paru ridicules. C’est vrai que la situation n’est pas la même. Au Liban, 80% de la population est armée et les guerres sont fréquentes malheureusement. A la fin de notre examen, nous avons été prié de rentrer rapidement chez nous, tous les étudiants de l’université avaient été évacués entre temps. Il faut préciser que notre université est assez proche de la place des martyrs où ont lieu les manifestations. Sur le chemin du retour, nous avons découvert un Beyrouth que nous ne connaissions pas. Tous les magasins étaient fermés, il y avait peu de voitures dans les rues et pour la première fois j’ai entendu des oiseaux chanter ! Je ne pensais pas que des oiseaux pouvaient survivre dans le brouhaha et la pollution de Beyrouth, mais si apparemment !

La suite de la semaine a été plutôt calme. Le Liban a un nouveau Premier ministre, Mikati, un sunnite comme le veut la constitution, milliardaire comme le veut la coutume, qui se dit centriste mais pour certains il est le candidat de la Syrie, pour d’autres le candidat du Hezbollah. Il n’est pas encore très clair sur sa position par rapport au Tribunal Spécial pour le Liban.

Parfois, paix ou justice, il faut choisir. Pourtant, la justice n’a-t-elle pas pour but d’apporter la paix ?

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Une année au Liban
Publicité
Une année au Liban
Archives
Derniers commentaires
Publicité