Les contrastes libanais
J’ai choisi d’intituler ce blog « Beyrouth, ville de contraste » car c’est la première chose que j’ai remarquée et qui m’a frappée en arrivant.
Guerre et luxe, la reconstruction
Les immeubles détruits ou parsemés de trous, restes de la guerre civile sanglante qui dura 15ans (1975-1990), côtoient les grands buildings de luxe où les appartements aux grandes baies vitrées offrent aux plus riches Beyrouthins une vue imprenable sur la mer.
Bourgeoises et Asiatiques
Hier j’attendais un ami sur une la place Sassine, au centre de Beyrouth, et ces quelques minutes sur un banc m’ont permis d’observer encore quelques contrastes. Cette place est en fait plutôt un carrefour de grandes avenues où se font face les enseignes occidentales Starbucks coffee, KFC, Costa Coffee etc. Les logements étant plutôt chers à cet endroit ont y croise la bourgeoisie beyrouthine, des dames âgées brushingées et très bien habillées souvent accompagnées par… leur asiatique ! Sri Lankaises, Indiennes, Népalaises et autres traversent le square chargées des commissions de leur patronne. C’est un vrai problème social au Liban. Ces jeunes filles travaillent pour des salaires qu'elles envoient intégralement à leur famille et manquent de liberté car leur passeport est détenu par leur employeur.
Voilées et sexy !
Un autre contraste m’a frappé hier alors que je visitais le ABC mall, un des grands centres commerciaux de Beyrouth. J’avais l’impression d’être à Paris, dans les galeries Lafayettes ou au Printemps. Il y avait principalement des
marques françaises et européennes comme L’Oréal, Yves Saint Laurent, Alain Manoukian, Kookaï, Jacadi, Triumph… Sauf que les sélections d’habits étaient quand même bien plus classes qu’en France et les bijoux bien plus extravagants ! Les prix aussi étaient plus élevés qu’en France du fait du coût d’importation. Ce qui m’a amusée a été de voir que les clientes étaient en majorité voilées. Leurs voiles étaient assortis à leurs bijoux très luxueux, elles portaient des vêtements de marques souvent moulants et couverts de strass, regardaient les sous-vêtements sexy, les robes de soirées, les bagues à $200… Je me sentais complètement mal habillée (alors que j’étais quand même en robe) à côté d’elles, ce qui m’arrive très souvent au Liban. C’est d’ailleurs ainsi qu’on reconnaît un Européen dans la rue, plus que par la couleur de peau ou de cheveux (il y a des nombreux Libanais au teint et cheveux clairs), par la tenue vestimentaire ! Nous paraissons bien négligés dans cette ville !
Fête et prière…
J’ajoute un dernier contraste (pour le moment) vécu hier soir. Pour le Festival de la bière, je suis allée avec une quinzaine d’amis libanais dans un restaurant classe et célèbre (le Shtrumph) surplombant la baie de Jounieh. Nous éti
ons des centaines à boire des bières en Open Bar sur l’immense terrasse qui s’est vite transformée en discothèque d’exté
rieur. Nous étions déchaînés et avons beaucoup dansé ! Un ami habitant à Beyrouth, Tony, m’a proposé ensuite de me ramener. Sur l’autoroute reliant Jounieh à Beyrouth il me demande soudain : « do you want to go to Harissa now ? » (Veux-tu aller à Harissa maintenant ?). Harissa est un lieu saint en montagne où une immense statue de la Vierge est tournée vers la baie. Je lui ai répondu « ok be crazy ! » (ok soyons fous !) ! Nous avons fait un détour d’une heure pour monter à Har
issa. Il était 1h30 du matin mais le lieu était ouvert et nous avons pu monter au pied de la vierge d’où nous pouvions contempler les côtes du Liban et prier pour ce beau pays. Nous sortions d’une soirée très bruyante, et soudain nous étions là, en silence, à contempler et méditer. Des filles portant des hauts à paillettes et de hauts talons, sortant sans doute de soirée, faisaient comme nous.
Il y a encore de nombreux contrastes que je développerais plus tard, au fur et à mesure de mes découvertes.