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Une année au Liban
12 mars 2011

Les employées de maison au Liban

Vous croyez que ce blog était tombé à l'abandon?

>> et non!

C'est juste que je suis beaucoup plus occupée ce semestre car, en plus de mes cours à l'université, je fais un mémoire de recherche sur le thème des employées de maison au Liban. Ce sujet m'amène donc à en rencontrer beaucoup... Je recueille leurs histoires, j'offre une oreille attentive à leurs joies mais surtout leurs peines. Le sujet mériterait un blog en entier mais je vais tenter de vous en donner un bref aperçu dans cet article.

 Philippines

Avec deux amies philippines: Cheche, employée de maison, (à gauche) et Myra, travailleuse free lance (au centre)

Environ 200.000 migrantes originaires d’Asie et d’Afrique travaillent en tant qu’employée de maison au Liban. « Employée », c’est ce qui est écrit sur leur contrat. Peu d’informations leur sont fournies sur leur futur emploi comme témoigne Sylvie. Cette Camerounaise a décidé de venir travailler au Liban suivant le conseil de ses proches. Elle est partie avant de finir sa licence afin de se constituer des économies tout en continuant à suivre quelques cours durant son temps libre. Elle a vite déchanté. Dans la première famille où elle a travaillé (la meilleure des cinq reconnaît-elle a posteriori), ses patrons lui ont fait comprendre qu’elle n’était pas là pour avoir du temps libre. « Sur le contrat, il était écrit employeur/employée, pas maître/esclave ! Personne ne peut travailler s’il n’a pas de temps pour se reposer. » m’a confié Sylvie.

Les jeunes filles sont recrutées principalement au Sri Lanka, en Ethiopie, aux Philippines, au Népal mais aussi à Madagascar, au Sénégal, au Bengladesh et autres, via des agences de recrutement. Les patrons libanais doivent débourser une somme importante pour acquérir une aide ménagère. Ils paient ainsi les frais d’agence, le billet d’avion, les permis de séjour et de travail etc. Mais ensuite, le salaire accordé à l’employée tourne autour des 150$ par mois (les Népalaises et Bengladis sont les moins bien payées avec des salaires avoisinant les 100$ alors que ceux des Philippines peuvent monter jusqu’à 400$ par mois). A ce prix là, l’employée fait tout : ménage, repassage, lessive, repas, baby-sitter, « papy-sitter », promeneuse de chien et même parfois massage ! Si le nouveau contrat unifié impose un maximum de 8h de travail par jour, peu nombreux sont les patrons qui respectent cette consigne. Concrètement, la jeune femme, vivant sous le même toit que ses patrons, est susceptible d’être sollicitée à n’importe quel moment. De plus, les employées ne disposent pas toujours de leur intimité. Les plus chanceuses ont une petite chambre avec une salle de bain/toilette. Beaucoup sont celles qui disposent seulement d’un matelas dans la cuisine.

Je pourrais citer de nombreux faits qui ne respectent pas la dignité et même l’humanité de ces employées. Cependant, il est important de signaler, à ce stade de l’article, la diversité des situations. Certaines jeunes femmes sont très bien traitées. C’est le cas de Cheche (à gauche sur la photo) qui dispose d’une petite chambre/salle de bain, d’horaires de travail, de ses dimanches, d’un salaire plutôt élevé par rapport aux autres et de son passeport.

Oui, c’est une chance de disposer de son passeport. Normalement, ce précieux papier est pris à la migrante dès son arrivée à l’aéroport de Beyrouth pour devenir la propriété de ses patrons. L'argument de la peur de fuite de l’employée qu’on a fait venir à ses frais est utilisé pour justifier la détention de son passeport mais aussi, dans certains cas, l’interdiction de sortir de la maison, l’interdiction d’établir des contacts avec ses compatriotes vivant au Liban etc. Cette situation rend l’employée de maison extrêmement vulnérable et entraîne trop souvent toute forme d’abus : travail excessif, sous-nutrition, violence verbale et physique, abus sexuels… Malheureusement, je ne parle pas de cas isolés. La proportion de femmes abusées ou ayant été abusées que j’ai rencontrée m’a impressionnée.

Face à cela, peu de solutions. Les employées sont contraintes de finir le contrat de deux ou trois ans qu’elles ont signé et ne peuvent se plaindre à la police en cas d’abus. Si elles décident de fuir, la conséquence est la prison et l’obligation de dédommager son patron de 2000$ pour récupérer son passeport. Il faudra aussi qu’elles trouvent l’argent nécessaire à leur billet d’avion de retour. J’ai ainsi rencontré plusieurs migrantes qui travaillent en free lance (travaux ménager à l’heure) pour rembourser la somme qu’elles ont emprunté afin de racheter leur passeport. Elles vivent souvent dans de petits appartements en banlieue, partagés avec des compatriotes dans la même situation qu’elles, et rendent cette immigration féminine visible dans les rues Beyrouthines. Plusieurs lieux de sociabilité philippins, éthiopiens, sri lankais et autres se sont ainsi développés, fréquentés par les employées de maison disposant d’un jour de congé et les travailleuses free lance. Il s’agit surtout d’Eglises, mais aussi de petits commerces de produits exotiques, de salon de coiffure africains, de restaurants asiatiques etc. Ces lieux restent inconnus de beaucoup de Libanais car ils se créent dans des zones paupérisées et réputées dangereuses. Pourtant, lorsqu’on s’y promène le dimanche, l’ambiance semble plutôt à la fête !

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Commentaires
J
Salut !<br /> <br /> Ton blog est très intéressant. Je suis présentement en train de rédiger mon mémoire en droit international des droits des femmes sur la situation des femmes ménagères au Liban. Ton mémoire de recherche est-il disponible en ligne ? J'aimerais pouvoir le consulter pour avoir une image de la situation concrète au Liban suite à ton séjour !<br /> <br /> <br /> <br /> Merci beaucoup :) <br /> <br /> <br /> <br /> Jessica
N
Courage mes soeurs et prié beaucoup.il ya une qui voulais le numero j'ai le numéro du consulat du Cameroun au Liban je t envoie sa demain.je ne sais vraiment quel agence ta envoyé tu devrais avoir le numero du consulsi tu a un pb.la majorité de filles asiatique que je rencontre ici me parle me parle de 6ans et plus de service.celle même que j'ai remplacer étais a 12ans avec son mari.C'est la fin d année bientôt j'ai demandé a mon boss si mon mari pouvais venir passer la nouvelle année avec moi il m'a dit ok sans problème.j'ai si mal e écouter vont commentaires.Svp j'ai besoin d avoir le numero des filles camerounaises vivant a ADMA après le super MARCHÉ TOUT Prix.
N
Bonjour moi je ss au Liban depuis 1ans déjà mais je remerci le seigneur de m avoir donner cet famillebref mon boss est de l Arabie ahouddi.et je vis dans un très grand château il ne viens ici à après3ou 4 mois.juste pour trois jour et après il repart.pour moi c'est juste la solitude.j'ai mon appartement avec tout ce qu'il faut climatiseur chauffage bref ce qui faut.il m'a ration plus mon salaire suis assuré bref je vous dirai que.ça ça.ci je doit faire une course le gardien m accompagné avec la voiture de maison.je remerci dieu tout les jours.mon jour de repose je peut aller ou je veux.je vis a adma.j aimerai bien avoir le numéro d'une camerounaise qui vis a adma après après le su prêt marché tout prix.je de quoi me distraire le net je le droit de téléphone quand je veux brefbje dirai que c'est moi qui gère la maison.après les trois mois quand il viens c'est la fête pendant les trois jours
P
C'est vraiment dure ce travail. Avec les agences qui ne se soucient pas de nous. Moi je dois faire 2ans ce fin septembre. Mes patrons me font savoir que j'ai encore 2 mois a faire. Or cest avec peine et courage jai attendu cette fin du mois.dites moi svp si on compte le contrat a partir du jour d'arrivee ou du jour ou il a eté? Merci a la bloggeuse et du courage
K
L'injustice ne doit pas rester impunis parce que c'est plus sue de l'esclavage
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